Une gare suspendue face à la mer de glace : un projet architectural hors norme

Construire ici, au-dessus de la mer de glace, relevait aussi d’un défi logistique. Le chantier, aux accès difficiles, a accueilli une structure métallique et un recours limité au béton bas carbone. Mais au-delà de l’approche technique, le choix des matériaux fut décisif.

La gare arbore un manteau de losanges 44x44 en aluminium PREFA, dans une teinte bronze discrète, pensée pour se fondre dans la couleur de la moraine et des rochers environnants. « La construction a sa présence par sa forme et sa discrétion par sa couleur », résume Vincent Speller.

Le système de façade Siding complète cette enveloppe, assurant une continuité visuelle et une souplesse d’intégration face aux formes complexes du bâtiment. Le calepinage en losanges a permis de couvrir des surfaces gauches et d’intégrer les protections contre les chutes de pierres. Il s’agit d’un vrai défi technique, mais aussi un choix esthétique affirmé.

Si l’architecture du projet donne au bâtiment sa silhouette singulière, c'est le travail minutieux de Cédric MOTTARD, charpentier couvreur, gérant de l'entreprise STH à St Jean de Maurienne, qui lui offre sa peau et sa texture. La pose des losanges 44x44 en aluminium PREFA, sur une géométrie doublement courbe et complexe, relevait d’un véritable défi. Chaque élément devait être ajusté au millimètre, dans des conditions climatiques difficiles et sur un site accessible uniquement par hélitreuillage. « Ce qui paraît simple et fluide en façade est en réalité le résultat d’un calepinage extrêmement rigoureux », souligne le couvreur. Par son expertise, Cédric Mottard a permis d’allier l’exigence esthétique des architectes à la robustesse nécessaire dans un environnement aussi rude que la mer de glace. L’ensemble des menuiseries ont été travaillées à l’aide des feuilles en aluminium PREFALZ qui confèrent une unicité des teintes et matériaux à l’ensemble du bâtiment.

Suspendue face à l’un des paysages les plus spectaculaires des Alpes, la nouvelle gare de télécabine du Montenvers n’est ni une imitation, ni une provocation. Elle assume sa singularité formelle tout en s’effaçant dans la roche. « Nous avons travaillé avec la conviction que sur un site pareil, on ne construit pas pour imposer une présence, mais pour proposer un équilibre entre usage, protection et émotion », conclut l’architecte.